Une alternative au cuir animal pour l'industrie du luxeOu comment valoriser le marc de raisin
Le cuir animal est aujourd’hui source de nombreuses polémiques liées notamment aux risques sanitaires. Le projet mené par la start-up Mondin, vise à trouver des alternatives plus respectueuses et moins dangereuses pour le consommateur.
Christine Raynaud, directrice du CRT CATAR-CRITT Agroressources dont Toulouse INP-ENSIACET est membre fondateur, accompagne ce projet avec le Laboratoire de Chimie Agroindustrielle.
MONDIN, est un matériau biosourcé d’origine non animale pour l’industrie du luxe conçu à partir de coproduits de la viniculture. Celui ci vise à proposer une alternative innovante parmi celles qui ont déjà vues le jour, comme les cuirs végétaux (ananas, champignon, hévéa, thé, algue, pomme, raisin).
La demande des consommateurs est croissante car elle est tournée vers le développement durable et plus respectueux face à la nécessité pour le cuir animal d’utiliser du chrome III dans les procédés de tannage. De plus elle répond à des normes mécaniques et sensorielles définies et aux critères environnementaux (valorisation biomasse locale, taux biosourcé optimum) et éthiques actuels (exploitation animale).
L’avancée scientifique et technologique
Le CRT CATAR de l’institut Carnot 3BCAR, a accompagné la start-up Mondin dans le développement et l’optimisation d’une nouvelle matière issue de la biomasse vinicole locale empreinte d’une image à haute valeur ajoutée du patrimoine français. La biomasse est transformée et travaillée en amont puis incorporée à un bioplastique pour produire par extrusion un matériau déclinable en feuilles ou en films d’épaisseurs variables. Ces travaux ont permis de cibler le bioplastique répondant aux différentes qualités mécaniques et sensorielles attendues. La dernière phase d’optimisation sera axée sur un travail de couleur et de texturation de surface afin d’offrir aux industriels une large gamme de produits en fonction des utilisations (maroquinerie, joaillerie, horlogerie, automobile...)
Avantage concurrentiel apporté aux acteurs économiques
La matière proposée ne nécessite pas d’être appliquée sur un tissu et peut être travaillée directement : coupée, collée, cousue, rivetée. La préparation de la charge végétale confère au matériau fini un aspect de surface déjà très abouti, qui ne nécessite que peu de finitions, limitant par là-même les intrants chimiques (résines PU, PA). Résolument moderne, elle trouve déjà naturellement sa place dans les industries du luxe, chez qui des prototypes sont déjà en cours d’évaluation.
